L'histoire de Moult

Son histoire

La commune, située dans la vallée de la Muance, est dominée par une hauteur où se trouvait autrefois le camp fortifié de la Hogue qui contrôlait la voie romaine reliant Vieux à Lisieux.

Un trésor monétaire de la fin de l’empire romain ainsi que la tombe d’une princesse barbare du Vème siècle ont été découverts sur son territoire.

Au Moyen Âge, Guillaume le Conquérant y passe vraisemblablement pour aller affronter les barons révoltés de Val-ès-Dunes, Moult est alors réputé pour son vignoble.

Ce dernier est mentionné dans les actes de Tabellions de Caen en 1381.

Le territoire est traversé par la route royale de Caen à Paris, puis par la voie ferrée créée en 1854.

Les origines de Moult

D’où vient le nom de Moult ?

Les explications ne manquent pas. Pour certains, il faudrait chercher dans le vocabulaire du vieux normand où l’on trouve « moulture » ou l’endroit humide. D’autres plus fantaisistes rappellent l’ancienne devise des Ducs de Bourgogne « Moult me tarde ». L’origine du célèbre condiment se trouverait ainsi en Normandie… ?

Plus sérieux, René LEPELLEY, dans son ouvrage « Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie » rapproche Moult de « Modulus », moulé ou encore creux, soit terrain creux.

Monsieur Jean RAULT, connaisseur avisé de l’histoire des lieux, suggère que le mot « moulé » se rapporte à l’activité de modelage des potiers utilisant l’argile présente sur place. Il avance également une autre source venant de l’anglais avec « Moutain » ou « Mound », synonyme de mont pour évoquer la butte avant le Pays d’Auge. Arcisse de Caumont se contente de citer une série de termes apparentés : Modolium, Modol, Moolium, Mool, sans autres précisions. Moult pourrait aussi venir, avec une forte altération, de « Tumulus » ertre, éminence ou tombeau et témoignerait ainsi des origines très lointaines de notre commune comme l’atteste d’ailleurs la présence certaine d’un camp romain à proximité.

La colonne

Calcaire

 

Cette base de colonne ornée de motifs décore le square de la commune.

Sa datation  et sa provenance sont incertaines.

 

Extrait du « Patrimoine des Communes du Calvados » FLOHIC Editions

Lavoir, puits, annexe d'habitation

LAVOIR
– Vers le XIXe siècle –
Pierre
Rue de la Muance

Les premières constructions collectives pour le lavage du linge apparaissent au XVIIIe siècle.
Elles se multiplient jusqu’au début du XXe siècle. L’usage des lavoirs se perd avec l’adduction d’eau dans les foyers.
Devenus inutiles, ils sont les témoins d’une société rurale disparue et certains, comme celui-ci, ont été restaurés.

PUITS
Pierre

La Normandie possède des puits d’une grande diversité. Les puits de la plaine de Caen sont souvent, comm celui-ci, de forme carré, couvert d’une dalle et clos par un volet de bois.

ANNEXE D’HABITATION
Calcaire
Route de Paris

La commune de Moult est traversée par l’ancienne route royale qui relie Caen à Paris. Le village se développe en partie le long de cet axe avec des habitations et leurs annexes.
Le puits de cette habitation est encastré dans le mur du bâtiment.

Extrait du « Patrimoine des Communes du Calvados » FLOHIC Editions

Le local Jeunes

Mairie et École

1877
Pierre
Rue Pierre Cingal

En mai 1876, le conseil municipal propose un plan pour la construction d’une école.

En février 1877, le conseil présidé par le maire vote la construction d’un bâtiment servant à la fois d’école pour garçons et de mairie.

La somme de ces dépenses représentant environ le double des dépenses totales du budget annuel de la commune.

L’appel d’offre a lieu, non sans difficultés, en raison du prix trop faible du devis.

Finalement, un entrepreneur de Bellengreville accepte le chantier. Une augmentation de 250 francs lui est accordée compte tenu de l’urgence.

Moulin

Le moulin à eau

pierre

La présence des moulins sur les bords de la Muance remonte au XIe siècle.

La plupart des édifices actuels datent du XVIIe siècle.

L’usage de ces moulins, à grain, à tan, à papier, à huile, est varié.

L’un d’eux est une ancienne scierie.

Extrait du « Patrimoine des Communes du Calvados » FLOHIC Editions.

Paire de fibules

Première moitié du Ve siècle après J.-C.

Or et verroterie (L:11,6cm)
Musée de Normandie, Caen

La découverte faite en 1874 et connue sous le nom de « Trésor d’Airan » a eu un retentissement important parmi les chercheurs étrangers.

En France, il faut attendre la publication d’Edouard Salin et Albert France-Lanord (1949) pour constater un début d’intérêt de la part des chercheurs français […]

La nature de la découverte et sa localisation, la description des objets et leurs emplacements, toutes ces informations sont contenues dans la première publication française qui a été faite par Eugène de Robillard de Beaurepaire (1875). […]

Il s’agit de la découverte fortuite (extraction de sable) de la sépulture isolée d’une jeune femme qui a été inhumée avec une parure de vêtement, constituée d’objets en or et en argent.

L’ensemble est prestigieux, connu et utilisé en référence jusqu’au Caucase du Nord, en passant par l’Europe centrale.

La trouvaille a eu lieu sur la commune de Moult (hameau de Valmeray) qui est limitrophe de celle d’Airan.

Les objets ont d’abord été déposés dans la mairie d’Airan, puis transportés à la Société des Antiquaires de Normandie. […]

En 1994, nous avons retrouvé l’emplacement de la tombe grâce à l’étude du cadastre napoléonien et à des photographies aériennes. La tombe est rectangulaire (2,20x1m) et profonde de 1,50m, comme l’a indiqué Eugène de Robillard de Beaurepaire.

Il en est de même pour le contenu de la sépulture « un amas de terre grisâtre […] semé d’ossements humains ».

La présence de terre grisâtre signale une inhumation en cercueil de bois qui prend cet aspect en se décomposant. […] Malheureusement, le squelette a été réduit en poussière par le terrassier de 1874, seul un fragment de mandibule a permis de dire que le sujet était jeune et sans doute féminin. […]

Le mobilier de la tombe est actuellement déposé au Musée de Normandie à Caen. Le niveau social élevé de cette femme peut être approché par la quantité d’objets en or qu’elle possédait. […]

Le poids total des objets en or provenant de la sépulture de Moult est de 135,92g. […] Sans doute, la « princesse » de Moult accompagnait-elle un chef de guerre d’origine barbare, en charge de défendre les frontières de l’Empire romain. […]

Les fibules, reliées par une chaîne en argent, servaient à fermer le manteau et elles étaient portées par les épaules. […]

Pour compléter l’inventaire du mobilier funéraire, il faut signaler des objets disparus pendant les bombardements de 1944 mais décrits et photographiés par E. de Robillard de Beaurepaire en 1874 : une bague en or décorée d’une  intaille et de grains d’ambre.

La gravure de l’intaille est fine et représente un satyre assis, avec un arc dans le dos, sur un rocher, qui tient un enfant nu dans ses mains. […]

Extrait de « Rome et les Barbares – La naissance d’un nouveau monde »
Notice signée par Christian Pilet